L’austérité frappe durement les femmes

Perte d’emploi Que l’on travaille dans le domaine de la santé, de l’éducation ou dans un organisme communautaire, nous sommes majoritairement des femmes. Environ 80% des emplois qui s’y rapportent sont occupés par des femmes. L’austérité a frappé très fort dans ces secteurs.

La fermeture de la Conférence régionale des éluEs du Bas-Saint-Laurent (CRÉ-BSL) va donner lieu à plusieurs mises à pied dont les 2/3 sont des femmes et je ne parle pas des CLD, CJE et autres organisations qui se sont vu couper. Beaucoup de femmes ont perdu ou perdront d’ici peu leur emploi au Bas-Saint-Laurent.

Épuisement professionnel Celles qui restent verront leurs conditions de travail se détériorer : plus d’élèves par classe, plus de patients par médecin, moins de services spécialisés pour les élèves en difficulté, moins de services aux ainé.e.s, ce qui veut dire une charge de travail supplémentaire pour les personnes en poste.   Aussi, on voit le système de santé décharger son trop-plein vers le secteur communautaire ce qui amène une charge de travail supplémentaire pour des organismes qui sont sous-financés. Les groupes de femmes ont pu remarquer une hausse significative des références en provenance des CSSS. Les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence débordent, les Centres de femmes ne suffisent plus à la tâche. Et c’est sans compter les inquiétudes des travailleuses qui ne savent pas si elles pourront conserver leur emploi, payer leurs frais de garde ou assumer une hausse des tarifs d’électricité.  Une augmentation du stress, de la fatigue et des risques d’épuisement professionnel guettent les travailleuses de ces secteurs.

Soins aux proches De plus, quand on réduit les services aux personnes, que ce soit en éducation ou en santé, on ajoute des responsabilités aux familles, qui doivent forcément compenser. Et dans les familles, qui s’occupe encore majoritairement des soins aux proches? LES FEMMES!  En résumé, les femmes font face à des pertes d’emploi, des conditions de travail qui se détériorent, des risques d’épuisement professionnel et à une augmentation des tâches reliées aux soins aux proches.

Lutte austérité

Fonds en égalité dans les régions Actuellement, des sommes d’argent parviennent au Bas-St-Laurent pour permettre la mise en place de projets et actions structurantes en matière d’égalité pour les femmes.  Ces sommes d’argent  transitent par les conférences régionales des élus. Suite à l’abolition des CRÉ,  nous avons entrepris de nombreuses démarches pour que ces budgets soient reconduits pour les deux prochaines années et nous sommes prêtes à en assurer la gestion. Au BSL, ces budgets d’environ 100 000$ par année ont servi à travailler sur, notamment,  la mise en place de politiques d’égalité dans les municipalités (+ de 20 au BSL),  la sensibilisation à la conciliation Travail-famille-études-implication sociale, la valorisation des métiers non-traditionnels pour les femmes. Ce fonds est très important pour l’atteinte de l’égalité en région.

Avec ses mesures d’austérité le gouvernement contrevient lui-même aux objectifs qu’il s’est donnée pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait! Il est encore temps pour le gouvernement de changer de cap et de tenir compte de l’impact de l’austérité sur les femmes.

Source : Brigitte Michaud   418 562-7996  brigitte.michaud@femmes-bsl.qc.ca

Table de concertation des groupes de femmes du Bas-Saint-Laurent

Liste (sûrement très incomplète des coupes qui touchent les femmes)

 

  • Pertes d’emplois dans les secteurs à prédominance féminine (santé, éducation, communautaire)
  • Incertitude quant au renouvellement du fonds en égalité dans les régions
  • Coupe de 50% du programme « À égalité pour décider » du SCF
  • Fermeture des bureaux régionaux du CSF
  • Coupe du programme d’aide financière Femmes et politique municipale du MAMOT
  • Diminution des services en analyse différenciée selon les sexes ADS (une seule agente au Secrétariat à la condition féminine)
  • Fusion des commissions scolaires
  • Coupes dans les services aux élèves en difficulté
  • Coupes dans les cégeps et universités
  • Coupes à l’aide sociale, dans les programmes d’infrastructures en entrepreneuriat collectif, accès logis, dans les services de fertilité
  • Augmentation des tarifs (Hydro-CPE-Santé)
  • Coupes dans les transferts aux municipalités
  • Coupes dans le Programme d’aide aux municipalités dévitalisées qui donnait un peu d’air aux citoyens et citoyennes parmi les plus pauvres du Québec dont plusieurs femmes et leurs enfants
  • Dissolution des agences de santé et services sociaux et création des CISSS
  • Abolition des CRÉ et des CLD
  • Fermeture du bureau régional du ministère de l’éducation, disparition du concours Chapeau les filles! et des programmes en parcours innovateurs
  • Fusion annoncée des Commissions scolaires seule instance élective où les femmes ont atteint la parité de représentation
  • Coupe de 33% (72 millions) des budgets des directions régionales de santé publique qui se préoccupent de protection, prévention, surveillance et promotion de la santé
  • Fermeture des bureaux régionaux du Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion
  • Refus de tenir compte de l’analyse différenciée selon les sexes. Le 9 octobre 2014, les député.e.s du PLQ ont voté contre le dépôt, à l’Assemblée nationale, d’une motion enjoignant le gouvernement de « soumettre la révision des programmes à l’analyse différenciée selon les sexes… ».
  • Les services publics se déchargent vers le communautaire

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