Les enfants victimes sont malheureusement aux premières loges de ces drames et paradoxalement, on a longtemps cru qu’ils n’étaient pas concernés. Cependant, la situation évolue et , depuis 1995, le gouvernement québécois reconnaît formellement la victimisation des enfants :
“…dans un contexte de violence conjugale, les enfants subissent les effets négatifs de la situation. Qu’ils assistent ou non aux actes de violence, ils sont toujours affectés par le climat de violence. Les enfants sont donc victimes de cette violence même lorsqu’elle n’est pas directement dirigée vers eux.” (Gouvernement du Québec, politique d’intervention en matière de violence conjugale – 1995).
Les impacts de l’exposition à la violence conjugale chez les enfants et les adolescents peuvent être d’ordre physique, affectif, comportemental, cognitif et scolaire. Sur le plan de la santé physique, les enfants et adolescents peuvent avoir des troubles de l’alimentation et du sommeil, des maux de tête, de coeur, de ventre. Certains sont blessés accidentellement pendant les épisodes de violence, d’autres sont agressés directement ou négligés, et des décès d’enfants par homicide sont également rapportés.
On note aussi des conséquences sur l’équilibre émotif des enfants et adolescents (impuissance, ambivalence, anxiété, conflit de loyauté ou culpabilité, etc.). Des jeunes développent des troubles intériorisés (manque d’estime de soi, idées suicidaires, etc.) et des troubles extériorisés (opposition, abus de drogues ou d’alcool, fugue, etc.).
En 2006, selon les statistiques de la sécurité publique du Québec, on comptait 1 722 vicitmes indirectes de la criminalité commise dans un contexte conjugal dont plus du tiers étaient agées de moins de 18 ans.
Michelle Cody, intervenante à La Gigogne