Publié le 19 Février 2013 – Claude Giguère – Guide de Montréal Nord
…”Êtes-vous surprises d’apprendre que seulement 30 % des femmes de Montréal-Nord qui ont appelé la police à la suite d’un crime de violence conjugale acceptent que leur dossier soit transféré à une intervenante du CLSC?
« Non, il n’est pas surprenant de l’apprendre. »
Pourquoi croyez-vous que tant de femmes refusent cette main tendue? La peur?
« Il y a plusieurs raisons qui justifient cette situation, la peur en est en bonne partie responsable. Mais peur de quoi… peur qu’il mette ses menaces à exécution, peur de ne pas y arriver seule, peur du jugement, peur d’avoir été responsable de la violence du conjoint, comme elle se l’est fait souvent dire par le conjoint, peur que l’intervenante pense qu’elle est une mauvaise mère, peur d’être prise pour folle, peur de l’inconnu, peur de s’avouer qu’il ne changera pas, peur de reconnaître que ce n’est pas un événement isolé et de se nommer victime de violence conjugale. Plusieurs personnes croient aussi que la violence conjugale c’est comme une chicane de famille, ça se règle en famille. On se sent aussi parfois honteuse d’avoir à aller chercher de l’aide, parce qu’on croit que c’est un signe de faiblesse”…