Chère Sylvia,
Quelle bonne idée tu as eu de téléphoner de ton bureau afin d’obtenir de l’aide. Je crois que dans la situation explosive dans laquelle tu te sentais prise, c’était sans aucun doute la meilleure façon de faire afin d’éviter tout débordement de violence de la part de Paul. Je me suis bien gardée d’insister sur mes peurs la semaine passée pour ne pas t’inquiéter plus que tu ne l’étais déjà. Après tout, tu avais assez de tes angoisses sans vivre les miennes. Mais je dois avouer que je suis plus rassurée de te savoir désormais dans un lieu sécuritaire.
Quel soulagement ça doit être pour toi d’avoir pu enfin parler à quelqu’un de l’extérieur de ce que tu vis sans te sentir jugée. L’expertise des intervenantes qui travaillent en maison d‘hébergement te permettra assurément d’avoir un nouvel éclairage sur ta situation. Il y a énormément de femmes et d’enfants qui bénéficient de leurs services tout au long de l’année. J’ai réalisé l’ampleur du fléau lorsque j’ai lu un article la semaine passée dans le journal local où l’on pouvait apprendre qu’une Québécoise sur 5 risque d’être victime de violence conjugale dans sa vie, sans égard à son statut social, son âge ou son revenu. J’ai compris que la victime ça pouvait être tant la caissière du dépanneur que la directrice de l’école. Malheureusement, aucune femme ne peut se considérer à l’abri de la violence conjugale, pas même moi.
Ce sera sûrement facilitant pour toi de ne pas avoir de contraintes financières pour t’héberger, en plus de tout le reste qu’il te faut régler. Sans parler que si tu sens le besoin de rencontrer quelqu’un, il y a une intervenante sur place en tout temps.
De savoir que tu as des gens pour te soutenir, t’écouter et te conseiller est libérateur pour moi aussi. Je m’en faisais tellement pour toi ma grande amie. Cela dit, je sais qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir afin que vous retrouviez, Sam et toi, une vie équilibrée. Mais, c’est un bien grand pas vers la liberté que tu viens d’accomplir.
Si jamais je peux t’être utile dans tes démarches ou si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas à m’en parler. Sur ce, je te laisse aller prendre soin de toi et de ton bout de chou. Embrasse-le pour moi.
J’attends d’autres nouvelles. Inconditionnellement!
Élyse
Lors d’un épisode de violence ou de menace : 911
Tu peux appeler à La Gigogne en tout temps au 418-562-3377 ou
par courriel intervenantesgigogne@hotmail.com