Salut Sylvia,
J’ai été agréablement surprise d’avoir de tes nouvelles la semaine dernière. Je repense avec beaucoup de nostalgie à nos petits cafés lattés sur le pouce, c’était le bon vieux temps. J’étais émue lorsque j’ai lu que je te manquais, car moi aussi tu me manques. Je me demandais bien ce qui te poussait à refuser toutes mes invitations, tu m’as semblée si hésitante au téléphone la dernière fois… Je suis contente de voir que ça semble relativement bien aller pour toi. Elle est enfin arrivée cette promotion que tu attendais depuis tant d’années ! Je savais que tu y arriverais. À te dévouer comme tu le fais, tu le mérites bien.
Et ton petit bonhomme qui a déjà 5 ans, on dirait que c’était hier que tu m’annonçais que tu attendais un bébé… Avec ta grossesse, le déménagement et le mariage la même année, j’en ai perdu des petits bouts. Je te sentais tellement stressé, j’avais l’impression que tu étais pour t’écrouler sous la pression. Tu sais Sylvia, je sens le besoin de te parler de quelque chose qui me chicote depuis longtemps. En fait, encore plus depuis que j’ai reçu ta dernière lettre. J’ai des malaises lorsque je pense à ce que tu m’écris de ta relation avec Paul. Je ne te cacherai pas que ça m’inquiète lorsque tu me dis que Paul s’énerve lorsque les choses ne sont pas faites à sa façon. Qu’entends-tu par « il s’énerve », ça me questionne ? Je suis tellement étonnée de voir à quel point tu es isolée depuis quelque temps. Ça ne te ressemble pas de limiter les contacts, encore moins pour éviter la tension.
C’est un trait de caractère que je ne te connaissais pas.
Et toi, mon amie là-dedans! Ça me peine que ma grande complice m’écrive qu’étant donné que son chum a du goût et est « bien plus intelligent qu’elle », qu’il est normal qu’il ait le contrôle sur tout. Le budget, les sorties et même son HABILLEMENT!!! Il semble avoir beaucoup d’emprise et de contrôle sur toi, sur TA vie. Où est passées ton attitude positive et ta confiance en toi à toute épreuve ?
Comment en es-tu arrivée à te questionner sur cette promotion que tu attendais depuis si longtemps ? Vas-tu remettre en question ce rêve de jeunesse ? Tu as peur que Paul réagisse mal à ta décision. Que crains-tu exactement ? Tu as raison, il faut vraiment qu’on se rencontre pour en discuter.
Tu sais Sylvia, tu es une amie précieuse pour moi et si je te parle de tout ça, c’est que je m’inquiète pour toi. Je ne pourrais être une amie digne de ce nom et fermer les yeux sur ce que j’entends. J’aimerais que tu restes vigilante. S’il y a des choses qui t’inquiètent ou qui te troublent, tu peux compter sur moi. Ne reste pas seule avec tes craintes, tes peurs, tes questionnements.
Élyse qui t’aime xxx
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