Ma chère Sylvia,
Ta dernière lettre m’a beaucoup ébranlée. Ça me touche et me peine grandement de savoir que ton Samuel n’est pas au meilleur de sa forme. Je dois te dire que j’avais effectivement remarqué qu’il semblait nerveux la dernière fois que je l’ai vue. J’ai cru que le fait d’avoir commencé l‘école pouvait le stresser. Malheureusement, il était prévisible qu’un jour ou l’autre la violence de Paul ait des conséquences sur votre fils.
Même si parfois nous pensons que nos enfants ne savent pas ou ne comprennent pas tout, ils sont souvent des témoins silencieux de nos vies.
Je me doutais bien que Samuel pouvait s’inquiéter pour toi. J’avais l’intention de t’en parler, mais tu as eu cette rencontre scolaire avant que je puisse le faire. Je comprends ton bouleversement, à quel point cette rencontre a pu te perturber. Dans la vie, on veut ce qu’il y a de mieux pour nos enfants. Je sais que ton garçon fait partie des raisons qui te retiennent de quitter Paul et que tu veux le protéger de la souffrance d’une séparation. Comme tu me l’as déjà mentionné, Paul est, et restera son père quoiqu’il arrive. Samuel et toi avez cependant le droit de vous sentir en sécurité.
Je te sens anxieuse pour Samuel. Effectivement, je pense qu’une conversation avec ton petit bonhomme pour le rassurer et voir comment il se sent vous ferait du bien à tous les deux. Pour ce qui est de tes questionnements sur les mots à utiliser, je crois que tues sa maman, donc la mieux placée pour savoir comment aborder ce sujet délicat avec lui. Fais-toi confiance. En écoutant ton cœur, je suis certaine que tu sauras trouver les bons mots. Peut-être même que par la suite, il pourrait rencontrer quelqu’un à l’école, en qui il a confiance, comme une éducatrice ou la psychologue scolaire, afin de pouvoir exprimer ses peurs et ses angoisses. J’ai bien peur que sa santé en souffre de plus en plus à lui aussi.
Je rêve d’un jour où je vous saurai en sécurité toi et le petit. Tu mérites ce qu’il y a de mieux dans la vie. Tous tes sacrifices afin de sauver ta famille n’empêchent malheureusement pas la violence de Paul. Je te laisse prendre le temps de penser à tout cela, mais je veux que tu me promettes que si la situation dégénère et que tu as peur, tu feras appel aux policiers.
Élyse xxx
Lors d’un épisode de violence ou de menace : 911
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