Sylvia,
Je suis d’accord avec toi, mon amie. Quitter Paul était la seule solution possible. Tu étais en train d’y laisser ta santé et Samuel aussi. Il est normal que Samuel et toi ressentiez encore des effets de la violence que vous avez subie et ce, même après avoir quitté la maison. Seuls le temps et la persévérance dans tes démarches pourront t’apporter la tranquillité que tu mérites tant. Et pour ton petit Samuel, j’ai confiance qu’avec de l’amour, de l’attention et de la compréhension, toutes ces choses qu’il a toujours pu trouver auprès de toi, il s’en sortira sans trop de séquelles. De toute façon, en vivant dans une maison où la violence est présente, je suis convaincue que les conséquences à long terme sur ton fils auraient été plus importantes.
D’avoir à accomplir toutes ces démarches si rapidement doit te prendre de l’énergie. Mais, j’imagine que le fait de savoir qu’après tu vivras dans un foyer sans violence, en sécurité avec ton fils, doit te donner la force de traverser ces étapes. Je ne sais pas si tu sais à quel point j’étais inquiète lorsque je lisais tes premières lettres Sylvia. Je ne te reconnaissais plus. Et tu vois, après seulement quelques jours sans vivre de la violence, je vois déjà ta fougue revenir. Tu es active dans tes démarches et ton énergie, tu la mets à la bonne place – pour toi et ton fils. Je suis vraiment impressionnée par ton courage et ta détermination.
À travers toi, j’ai appris que lorsqu’on vit dans la violence, notre vision de la réalité est biaisée car nous sommes trop influencées par le discours de notre « amoureux ». J’avais parfois l’impression que tu perdais ta personnalité propre, que tu étais centrée uniquement sur ton conjoint. Je te vois actuellement te transformer et je trouve que c’est super beau de te voir aller. Je te sens vraiment plus en possession de tes moyens. Cela me réconforte d’apprendre que tu as le soutien de ton patron, qui t’aide à sa manière à te sortir de l’emprise de la violence conjugale. Je comprends dans ta lettre que tu es bien entourée par les intervenantes en maison d’hébergement afin que ton séjour soit un tremplin vers une vie nouvelle, mais si tu as besoin de moi pour quoi que ce soit, n’hésite surtout pas à me contacter.
Ne lâche pas ma Sylvia, tu es capable !
Ta grande complice,
Élyse
Lors d’un épisode de violence ou de menace : 911
Tu peux appeler à La Gigogne en tout temps au 418-562-3377 ou
par courriel intervenantesgigogne@hotmail.com